Par Franck
5 mai 2025
Quel est votre avantage compétitif sur le marché du travail ?
On parle de marché du travail, donc votre candidature est en comparaison avec les autres dans un marché d’offres et de demandes. Et si c’est un marché, alors on peut penser en termes de marketing. Votre CV est un produit marketing.
Un recruteur doit comprendre quels sont vos points forts et quels problèmes vous pouvez résoudre dans son entreprise. Quel avantage vous apportez ? Une compétence spécifique, une expérience, une discipline de travail ?
Vous êtes une personne avec toute sa complexité et sa sensibilité. Mon but n’est pas de réduire tout à une vision capitaliste.
Prenez cela comme un exercice. Marketing 101 : comment faire pour que les gens « achètent » votre candidature ?
Souvent, la recherche d’un emploi est longue, stressante et difficile émotionnellement. Il est tentant de prendre des décisions radicales à la va-vite. Une entreprise ne va pas changer son marketing de A à Z sans vision stratégique, à moins d’un gros coup de chance. En prenant ce recul « marketing », cela peut vous éviter de prendre de mauvaises décisions pour votre carrière sous la pression.
Le marché de l’emploi dans votre secteur est peut-être difficile ou en crise en 2025. Si vous avez déjà 10 ans de carrière et aucune envie de reconversion profonde, aller dans un autre secteur parce que l’herbe semble plus verte, n’est pas une bonne solution sur le long terme.
Considérez que votre profil a un avantage compétitif et résout des problèmes concrets sur le marché de l’emploi. Vous êtes plus qu’un CV lambda.
Prenez cette casquette de stratège marketing si vous le pouvez. Si ce n’est pas votre point fort, un accompagnement est une bonne solution pour avoir un avis extérieur.
1 mai 2025
Rechercher un premier emploi c’est stressant. Ou pour parler simplement ça fait peur.
Peur de ne pas trouver, peur d’être rejeté, peur de ne pas avoir de réponse, et c’est naturel surtout avec les enjeux qu’il y a derrière un emploi.
C’est quasiment impossible de ne plus avoir peur mais c’est possible de la gérer. Peur ou stress sont quasiment la même chose. L’amygdale est conçue pour répondre avec une réaction fight or flight dans un environnement où un animal peut attaquer ou autres dangers. Dans le cas d’une recherche d’emploi, ce sont les pensées des conséquences futures qui activent cette partie du cerveau. Sauf que là, même en tapant un sprint digne d’un podium aux JO, faudra toujours trouver un emploi, et en plus vous serez essoufflé, transpirant et sans médaille. Vous êtes un poil en avance pour les JO de Los Angeles.
Comment gérer, par petites actions régulières. Les plus aguerri vont reconnaître la méthode Kaizen et vous avez le nez creux.
Point primordial : faire le point sur ce qui vous stresse, marquez-le par écrit. Et brainstormez sur des éléments pour faire face à cette peur.
Ce qui peut vous rassurer : des faits concrets, ce que vous avez fait, vos résultats, les soutiens que vous avez, les filets financiers à votre disposition.
Pour la partie recrutement : travaillez votre pitch, en quoi il est en adéquation avec le poste. Travaillez votre CV pour mettre cela en avant. Travail de rédaction et de présentation. Technique, de l’entraînement.
Un piège : rester cloué à la recherche à tout prix en espérant un résultat de suite. Comme tout, c’est une course de fond et pas un sprint. Résultats, sommeil en vrac, alimentation déséquilibrée, scotché à l’ordinateur.
Sortez faire une balade, prenez l’air profitez du soleil du mois de mai. Vous allez toujours avoir votre problématique dans un coin de votre tête et vous allez penser à une solution le cerveau une fois détendu. Laissez vous la possibilité de réfléchir avant de stresser.
Dormez ! Coupez les écrans bien avant de vous coucher et lisez. N’importe quoi, tant que ce n’est pas en lien avec votre travail. Quelque chose qui va vous mettre ailleurs que dans la situation actuelle. Et non un jeu vidéo ne marche pas dans ce cas. Le but est de s’endormir par vous vengez sur un boss.
Faites du sport ou voyez des amis. Faites bouger votre corps, parlez avec des gens en gardant un rythme de vie dans les clous.
Le but est de vous faire des vraies pauses à votre cerveau, lui donner la possibilité de faire des connexions. Vous pouvez avoir le déclic pour ajouter un élément à votre CV ou vous présenter. Ou bien trouver un partenaire pour faire un premier business qui colle avec votre expérience et vos compétences.
29 avril 2025
Les soft skills à l’ère de l’IA : au-delà des mots creux
Franchement : mettre « adaptabilité » ou « curiosité » sur un CV, ça ne veut absolument rien dire. Ces mots sont devenus du bruit de fond dans un océan de profils LinkedIn identiques.
La différence entre dire et faire
Prenons l’exemple de l’intelligence artificielle, « le sujet » du moment dans le travail. Combien de personnes affirment être « à l’aise avec les nouvelles technologies » alors qu’elles n’ont jamais réellement intégré un outil d’IA dans leur workflow quotidien?
La vérité? L’intégration de l’IA au travail, c’est un parcours concret:
Phase d’exploration – Vous avez passé des heures en dehors du travail à tester différents modèles d’IA, à comparer leurs capacités, à lire des cas d’application dans votre secteur. Ce n’est pas juste « être curieux », c’est faire l’effort conscient d’explorer un territoire inconnu.
Phase d’expérimentation – Vous avez identifié trois tâches répétitives dans votre travail et avez créé des prompts spécifiques pour les automatiser. Vous avez mesuré le temps gagné: 5 heures par semaine.
Phase de négociation – Vous avez présenté à votre manager un cas d’utilisation précis, avec données à l’appui, et avez obtenu le feu vert pour un projet pilote d’un mois.
Phase d’échec et d’apprentissage – Votre première tentative a échoué. Les résultats n’étaient pas assez fiables. Au lieu d’abandonner, vous avez analysé les points faibles, ajusté votre approche et relancé une version améliorée.
Voilà ce que signifie réellement « être adaptable » face à l’IA. Pas une vague affirmation, mais un processus structuré d’apprentissage actif.
Les soft skills se prouvent par des micro-projets
Les recruteurs ne veulent plus entendre que vous êtes « un bon communicant ». Ils veulent savoir comment vous avez:
Convaincu une équipe réticente d’adopter un nouvel outil en créant un guide d’utilisation personnalisé
Transformé des données techniques en présentation compréhensible pour des non-experts
Facilité une réunion difficile entre départements aux objectifs contradictoires
Chaque soft skill doit être traduite en action mesurable. La résilience? Ce n’est pas « je suis persévérant ». C’est: « Face à l’échec de notre première campagne marketing IA-driven, j’ai identifié trois erreurs principales, redéfini notre stratégie de ciblage et obtenu un ROI de 140% lors de la seconde tentative. »
Comment construire ces compétences concrètement?
Identifiez un problème récurrent dans votre travail qui pourrait bénéficier d’une approche nouvelle
Lancez un micro-projet personnel – Pas besoin d’autorisation pour commencer à explorer des solutions sur votre temps libre
Documentez votre processus – Ce n’est pas juste le résultat qui compte, mais comment vous avez navigué dans l’incertitude
Quantifiez les résultats – Temps économisé, erreurs réduites, satisfaction client améliorée
Partagez votre apprentissage – Transformez votre expérience en ressource pour vos collègues
Ce cycle d’amélioration continue est la véritable définition de l’adaptabilité.
Les soft skills ne sont pas des traits de personnalité abstraits, mais des comportements démontrables à travers des actions concrètes. Traitez-les comme des mini-projets à développer méthodiquement.
Dans un monde où l’IA peut rédiger un email « professionnel » ou générer du code basique, votre valeur réside désormais dans votre capacité à naviguer dans la complexité humaine et technologique – avec preuves à l’appui.
28 avril 2025
Le syndrome de l’imposteur : quand vous êtes votre pire ennemi en recherche d’emploi
« Il a l’air trop bien ce poste. Ah, mais je n’ai pas encore fait ça et ça. C’est dans mes compétences, mais je n’ai jamais été complètement autonome dessus. Si jamais je postule, ils vont le voir. Et puis il y a sûrement d’autres candidats avec ces expériences spécifiques… »
Malgré des compétences et une expérience avérées, beaucoup de candidats et candidates souffrent du syndrome de l’imposteur.
Ce phénomène touche 7 personnes sur 10 au cours de leur carrière. Et il est particulièrement intense pendant la recherche d’emploi.
Et c’est vraiment se tirer une balle dans le pied, car les personnes les plus compétentes sont davantage enclines à avoir le syndrome de l’imposteur. Cela débouche sur une minimisation des résultats obtenus, de la prise de décisions, lors des précédents postes ou des ambitions de carrière.
La solution : couper le cerveau et penser comme un Alpha Chad ! KING/QUEEN is back !
Non, ça ne va pas marcher.
Une meilleure solution :
Faire un « dossier de preuves » de vos réussites. Pas forcément à montrer tel quel en entretien, mais pour vous. Mettre devant vos yeux ce que vous avez fait et réussi.
Présenter ces résultats dans un entretien fictif. Vous pouvez utiliser une IA pour faire un recruteur fictif.
Écoutez-vous et distinguez ce qui est de l’humilité et de l’autosabotage. Pour faire simple, un manager ou chef d’équipe ne veut pas une personne sans aucune initiative ou un suiveur à 100%.
Pour vous préparer, vous pouvez imaginer ce que vous diriez à un ami à propos de VOTRE PARCOURS ET VOS RÉUSSITES.
Ou utilisez une IA pour jouer le rôle d’un recruteur et vous donner un feed-back sur vos réponses. Cela ne sera pas 100% réaliste, mais le feed-back est souvent intéressant.
N’oubliez pas : si vous doutez de vos compétences, c’est souvent le signe que vous êtes exactement la personne qu’il faut pour ce poste !
24 avril 2025
L’IA va-t-elle déshumaniser le recrutement ?
Les CV vont être sélectionnés automatiquement. Les entretiens vont se faire avec des robots vocaux. Un outil va matcher directement les compétences avec les demandes des entreprises.
C’est déjà une réalité pour beaucoup d’entreprises. Maintenant, on peut être mécontent… ou mettre en place des actions pour en tirer parti.
Pourquoi les recruteurs utilisent des ATS avec de l’IA ?
Pour gagner du temps en faisant un tri préliminaire dans les centaines de CV reçus.
Comment utiliser l’IA à votre avantage ?
Vous pouvez utiliser l’IA pour identifier les mots-clés pertinents entre l’offre d’emploi et votre CV, tant pour les compétences techniques (hard skills) que comportementales (soft skills).
Voici un exemple de prompt que vous pouvez utiliser avec un outil d’IA comme ChatGPT ou Claude :
« Analyse cette offre d’emploi et mon CV, puis identifie :
- Les mots-clés et compétences techniques essentiels mentionnés dans l’offre
- Les compétences comportementales recherchées
- Les éléments de mon CV qui correspondent à ces exigences
- Les points forts à mettre en avant lors de ma candidature
- Les écarts éventuels que je devrais combler ou expliquer »
L’IA peut être aussi utilisée par les candidats pour faciliter d’autres aspects du recrutement :
- Personnaliser votre lettre de motivation
- Préparer des réponses aux questions d’entretien courantes
- Simuler des entretiens
- Analyser la culture d’entreprise à partir des informations disponibles
Ne subissez pas la technologie, utilisez-la comme un levier pour vous démarquer.
23 avril 2025
La question qui stresse les juniors : quelle est votre prétention salariale ?
Fin avril, début mai, les examens arrivent avec la fin des études. C’est la saison où les alternants et alternantes recherchent un premier CDI.
Des questions vont se poser. L’une d’elles, redoutée : quelle est votre prétention salariale ?
Les écoles de commerce font beaucoup de promesses. LinkedIn est une dimension parallèle où les salaires semblent gonflés.
Une erreur fréquente ? Partir au doigt mouillé ou en suivant uniquement le sentiment de votre valeur.
Renseignez-vous sur les salaires du marché des juniors :
- Études des fédérations de votre secteur
- Études de cabinets privés
- Discussions avec vos collègues
Multipliez les sources et croisez-les. Cela vous évitera de demander un salaire hors-sol après seulement 2 ans d’alternance.
Visez un salaire qui couvre vos besoins de base avec des possibilités d’évolution de vos compétences.
N’oubliez pas : vous n’allez probablement pas faire toute votre carrière dans la même entreprise. Changer d’employeur pour faire évoluer votre rémunération est une stratégie comme une autre. Comme n’importe quelle stratégie, il faut la verbaliser et qu’elle soit cohérente avec votre parcours.
Votre premier salaire n’est qu’un point de départ. L’important est de construire une base solide pour votre future progression.
22 avril 2025
La première impression est celle qui reste en mémoire
Oui, c’est un biais cognitif et une première impression ne représente pas forcément vos compétences professionnelles. Pourtant, une étude de terrain auprès de recruteurs a mis en lumière que ce cliché a tendance à se concrétiser.
L’effet de primauté et de halo vont se mettre en place. Une partie significative des recruteurs fixent leur décision dans les 30 premières minutes de l’entretien, parfois même dans les 30 secondes. Cela peut être un ancrage sur des éléments positifs ou négatifs.
Cela peut sembler injuste. Mais maintenant que vous avez l’info, à vous de l’utiliser à votre avantage.
Le premier point d’ancrage est votre CV.
Le deuxième, et qui fait souvent la différence quand j’en parle avec des collègues recruteurs : votre positionnement. Comment vous êtes assis. Votre façon de vous habiller. Votre motivation orale.
Ce qui est rédhibitoire :
- Être avachi, encore plus en visio être affalé dans son canapé
- Être habillé de façon trop décontractée
- Un ton de voix monotone ou désintéressé
Ok, vous pouvez vous habiller selon votre personnalité et votre confort. Mais posez-vous sérieusement la question : est-ce professionnel ? Si vous portez ces vêtements durant le dimanche de la flemme, c’est sûrement une bonne idée de faire un effort.
Le ton et l’implication de votre voix comptent énormément. Vous pouvez être intimidé durant un entretien, mais vous devez montrer que vous avez fait vos recherches sur l’entreprise. Que vous avez les compétences pour ce poste.
Si de base vous n’avez pas la motivation et allez à un entretien à reculons, il y a sûrement des questions à se poser. Non, vous n’êtes pas un fainéant, mais votre recherche de poste est probablement dans la mauvaise direction.
Si on fait une estimation à la louche : 40 minutes, c’est le temps que vous devez investir pour faire un bon entretien. Comme une compétition sportive. Parfois cela va bien se passer et parfois non. Mais c’est comme un match, cela se prépare et vous pouvez vous entraîner.
40 minutes de communication, vos atouts, vos compétences en toute transparence. Et après, c’est une autre histoire. Une fois le contrat signé, l’intégration devient votre prochain défi.
Préparez-vous à ces 40 minutes décisives. Elles peuvent changer votre trajectoire professionnelle.
21 avril 2025
Votre CV n’est pas une liste de courses
La plupart des CV ressemblent à des inventaires. Des dates, des titres, des compétences alignées comme des boîtes à cocher.
Mais soyons honnêtes : personne n’a jamais été impressionné par une liste de courses.
Le principal problème ? Les CV sont des listes bien fournies avec souvent les bons mots-clés : « supply chain », « lean management », « optimisation des flux ». Vous avez écrit « Ingénieur logistique, 2020-2023 ». Et puis… c’est tout.
Mais on ne sait pas vraiment ce que vous avez fait. On a des mots-clés, pas quelques phrases décrivant ce que vous avez réalisé, ce que vous avez réussi.
Et souvent, même pas le secteur et l’activité de l’entreprise ou du département où vous travailliez.
OK, si je cherche dans l’aéronautique un ingénieur en supply, les mots-clés semblent correspondre. Mais impossible de m’imaginer votre journée type. Quels problèmes concrets avez-vous résolus ? Avec quelles équipes travailliez-vous ? Quels outils maîtrisiez-vous vraiment ? Quels objectifs deviez-vous atteindre ?
Sans ces détails, votre candidature reste abstraite. Et pour préparer un entretien pertinent, je n’ai aucune accroche, aucune question précise à vous poser.
Votre entreprise fabriquait quoi ? Votre équipe comptait combien de personnes ? Quel problème concret avez-vous résolu ?
Les recruteurs ne cherchent pas à embaucher un parcours professionnel. Ils cherchent à embaucher une personne qui résout des problèmes qu’ils ont.
L’histoire que raconte votre CV n’est pas celle de ce que vous avez fait. C’est celle de qui vous êtes devenu à travers ce que vous avez fait.
Et c’est cette personne que l’entreprise veut embaucher.
Alors, à quoi ressemblerait votre CV s’il racontait vraiment votre histoire ?
Prenez 30 minutes aujourd’hui. Une seule expérience professionnelle. Transformez-la.
Ne dites pas ce que vous étiez. Dites ce que vous avez fait. Montrez l’impact que vous avez eu. Révélez les problèmes que vous avez résolus.
Les ATS et l’IA sélectionnent les CV avec les mots-clés. Les recruteurs ne veulent pas parler à des mots-clés. Ils cherchent des personnes qui ont fait la différence.
Et cette personne, c’est vous. Il est temps que votre CV le montre.